Réunion de section Bonnieure-Tardoire
Réunion de section
(juin 2016)
Présents : 17
Pour commencer, nous avons assisté à une projection d'extraits de la 11ème journée contre la loi El Khomri, filmés par Alain à Angoulême. Nous y avons vu et entendu Sylvain Minbiolle, Rémy Merle, Michel Joubert, Véronique et Jacques (de notre section). Unanimement, ces derniers dénoncèrent cette loi scélérate, très largement contestée par le peuple français et une bonne partie des représentants politiques (y compris ceux de la majorité) et qui a été votée hier (mercredi 6 juillet), après un second « viol » constitutionnel (article 49.3)...
Notre section a ensuite évoqué l'Espagne. Ce pays, patrie de notre cadette Cristina, s'est rendu aux urnes pour les Législatives.La coalition Unidos Podemos (la « vraie » Gauche) pouvait devenir l'une des deux plus importantes forces politiques de ce pays et, par extension, doubler les Socialistes. Cette coalition ne remporta que 21,1% des voix, maintenant tout de même 71 sièges de députés (85 pour le PS espagnol). Mais si l'on additionne ces deux résultats, on atteint pas la majorité absolue (fixée à 176 sièges). Le Centre-Droit (équivalent : UDI en France) totalisa 169 députés et remporta ainsi ces Législatives...
Nous évoquâmes ensuite le dernier Congrès de notre Parti. Alain nous rappelant au passage ses bons souvenirs du 28ème congrès du PCF (janvier 1994, Saint-Ouen) auquel il participa. Pour voyager un peu dans le temps (et apercevoir un Alain Bohère arborant une belle barbe à la 34ème seconde, gilet orange) : copier ce lien, puis cliquer : http://www.cinearchives.org/Catalogue-d-exploitation-28EME-CONGRES-DU-PARTI-COMMUNISTE-FRANCAIS-494-430-0-6.html?ref=444cc1cc023926725c4c2d472963b26b
Il ressort de cette réunion un constat : nous traversons (toujours) une période complexe en Europe : le Brexit et ses incertitudes sur les conséquences à venir vient (peut-être) ajouter du poids au fardeau d'un programme économique européen destructeur de progrès sociaux et de valeurs humaines, avilissant les peuples les plus faibles, créant des concurrences sur tous les marchés, dérégulant nos acquis (ou conquis, c'est selon!), nos codes (du Travail en France, en ce moment) dont nous dépendons toutes et tous.
Nous sommes toujours très inquiets des ravages opérés par un populisme grandissant, une extrême-droite de plus en plus visible, ayant le vent en poupe. L'Autriche vient d'éviter, de justesse, le pire...
Nous avons également relevé les difficultés politiques intérieures avec un gouvernement qui n'en finit pas de mener une politique de droite, rigoriste et menant une répression autoritaire, provocatrice sur un peuple très massivement hostile à cette loi de tous les dangers.
Nous avons également relevé que trop de personnes se désintéressent de la politique, n'oubliant pas de mettre notre Parti, au passage, dans le même panier des désillusions. Les gens subissent la politique que leur assènent les médias. Ces derniers prennent une part considérable, pour ne pas dire entière dans la désinformation ou la manipulation, voire la propagande, notamment aux « messes » de 13 et 20 heures !
A part notre journal (L'Humanité) et quelques journaux indépendants à tirage réduit, des web-radios et web-TV indépendants, la totalité des canaux d'information (télévision, radio, presse écrite...) appartient à de grands empires industriels usant de stratégies influentes, utilisant tous les leviers pour verrouiller la vérité, ou ce qui entrave leurs projets. Les médias sont ainsi devenus de simples marionnettes de foire, et ceux qui en tiennent les ficelles se nomment Patrick Drahi (Libération, L'Express, BFM TV), Vincent Bolloré (le groupe Canal +), Xavier Niel (co-propriétaire du groupe Le Monde, avec Pierre Bergé et Matthieu Pigasse), Bernard Arnault (Le Parisien), Arnaud Lagardère (JDD, Paris-Match, Elle, Virgin Radio, Europe 1, RFM...), et pour finir le doyen de cette oligarchie médiatique : Serge Dassault (Le Figaro). Tout est parfaitement orchestré pour nous mettre hors-jeu, durablement... Mails n'ont rien inventé en la matière. L'Histoire regorge de ces stratégies consistant à s'emparer des médias, pour faire de l'information un moyen d'aliénation des peuples.
Alain résuma sommairement la situation dans laquelle se trouve la prétendue Gauche française. Là encore, c'est compliqué. Les Frondeurs ne sont pas assez nombreux. Un nombre siginificatif de députés PS ne se retrouve plus dans la ligne politique Hollande-Valls. Mais nous ne sommes plus très loin des prochaines Législatives. Certains craignent pour leurs places et préfère l'abdication à la noblesse des idées ! Jusqu'à quand ce double-jeu ? Comment va se manifester ce flou, cette désapprobation chez les élus socialistes ? Un nouveau 49.3, pas de motion de censure. C'est l'impasse. On joue la montre, en attendant 2017, où les vents de la Haine risquent de se transformer en typhon électoral...
Chez les Communistes, on assiste à une véritable lutte d'influence autour du candidat à l'élection présidentielle. Quel sera le projet pour 2017 ?
La bataille menée par Jean-Luc Mélenchon, ardemment soutenu par son collectif (« Les Insoumis »), n'éclaircissant pas les choses, se contente pour l'instant de les embrouiller.
Autre fait avéré : les gens n'en peuvent plus ! Il ne savent plus à quel saint se vouer, d'où l'importance du combat pour construire un projet qui puisse être entendu, compris du plus grand nombre.
Le programme est à élaborer. Jean-Luc Mélenchon compte actuellement deux personnes travaillant à plein temps à cette échéance.
Notre démarche est inverse. Il faut aller vers les gens, écouter leurs aspirations, leurs colères...
Un petit rappel a été fait sur l'absolue nécessité pour l'adhérent, le militant communiste, de se tourner davantage vers l'extérieur. Nous sommes une force évidente. Usons-en !
La Présidentielle, nous concernant, doit s'inscrire dans un programme de « Gauche résolue », n'abandonnant surtout pas ses valeurs sur l'autel du libéralisme.
Au niveau du PCF, il faudrait revenir vers les entreprises. Intervention de quelques membres de l'assemblée sur l'exemple de Terreal et le combat mené syndicalement pour l'obtention d'une prime de vêtements et de salissures. Ce sont les entreprises, les usines, les ouvriers qu'il nous faut reconquérir...
Contact a d'ailleurs été pris avec Laurent Délias, délégué CGT de Terreal, pour lequel nous avions manifesté et apporté notre soutien il y a quelques mois, ce dernier étant sous le coup d'une sanction disciplinaire de sa Direction.
Et c'est tout naturellement que nous avons fait le lien avec la jeunesse, par laquelle le PCF doit nécessairement se renforcer. Cela est primordial.
Notre section comporte 46 adhérents dont 41 cotisent. Le dernier Congrès a mis l'accent sur la régularité des cotisations et des souscriptions. L'argent est le « sang » de notre parti politique. Les transfusions n'existent pas...
Alain souleva l'épineux problème avec les non-cotisants. Il fit justement remarquer que nous n'allions pas forcément rencontrer les copains, bien souvent éloignés, pas toujours motorisés, parfois malades, invalides. Cette problématique est à solutionner, ne serait-ce qu'en répartissant cette initiative avec des camarades volontaires et disposant d'un peu de temps.
Notre assemblée a ensuite pris le temps de parler du questionnaire « Que demande le peuple ? ». Nous reconnaissons qu'il faut nous organiser et, dans un premier temps, s'intéresser au cœur de cible : les sympathisants potentiels.
Nos propres statistiques démontrent que le porte-à-porte, les réunions publiques, bref l'écoute de l'autre sont efficaces. L'affichage, les tracts ne remportent plus ni l'attention, ni l'adhésion de naguère.
Nous sommes ensuite passés à l'analyse du dépliant. En introduction, une lecture de « Blocage, vous avez dit blocage ? », texte de Christophe Mauvillain, a été faite par Alain (texte ci-dessous) :
"BLOCAGE, vous avez dit BLOCAGE ! Telle est la situation décrite actuellement dans notre société. Ces jours derniers, le blocage a été le thème récurrent de toutes les analyses sortis du même moule, de toutes les « informations » délivrées par les médias. Blocage des raffineries, blocage des routes, blocage des trains….Bref, le pays serait bloqué par une soi-disant minorité agissante appelée les forces sociales. Mais c’est en fait à un véritable blocage politique auquel on assiste en réalité. Blocage d’un gouvernement arc-bouté sur une politique régressive, sur des réformes, dont celle de la Loi Travail, mais il y a aussi celle du Collège, entre autres, des réformes qui ne sont absolument pas en phase avec les aspirations de nos concitoyens. Nous pouvons dire que, sous l’impulsion durable de la CGT, épaulée par la FSU, Solidaire, et dans un autre registre par FO (retenez moi ou je fais un malheur !), nous vivons un mouvement social exemplaire. Exemplaire dans sa conception démocratique, exemplaire par son unité durable depuis 4 mois, exemplaire par l’appropriation collective d’un très haut niveau d’analyse et d’argumentation, exemplaire enfin par la dignité qu’il confère à tous les salariés, aux précaires, aux privés d’emploi et aux jeunes qui sont notre avenir commun. Car en fait de blocage, nous assistons d’abord et avant tout à un affrontement idéologique entre deux visions du monde, celle du profit immédiat, de la rentabilité à court terme, dégagée sur le dos des salariés réduit au rang de « variables d’ajustement », et celle du partage, partage des richesses, partage du travail, partage des solidarités sociales et générationnelles. Cette loi travail est en fait multi-minoritaire : minoritaire puisque seulement 40% des OS représentant moins de 30% des salariés la valide, minoritaire chez les PME-TPE et artisans, minoritaire dans l’opinion publique avec moins de 30% de soutien, minoritaires à l’assemblée puisque passée par le 49.3, et qu’un recours au 49.3 en deuxième lecture semble inéluctable. Dès lors, nous devons être la voix de la traduction politique de cette exigence de justice portée par le mouvement social progressiste. Le parti, avec les forces de la Gauche Résolue doit forger et porter l’idée que les mouvements sociaux, les luttes dont notre journal l’Huma est la seule caisse de résonnance, ne sont pas comme on voudrait nous le faire croire, une volonté de ne pas aller de l’avant, un refus de toute réforme, mais bien l’expression du refus d’une majorité de la population d’un monde dans lequel on veut l’enfermer. Le choix de notre société, de celle que nous laisserons à nos enfants, comme nos camarades résistants l’on fait pour nous, constitue le fond des combats engagés, qu’ils soient généraux (Loi travail, la réduction du temps de travail à 32h, la lutte contre la précarité et pour la sécurisation des parcours professionnels, la fin de l’exploitation des jeunes sous formes de stages reconduit indéfiniment et pas ou peu payés, autant d’éléments que le jeune camarade Mickael Lablanche qui représentait l’UD CGT à la réunion du Gond en avril à détaillé, de retour du Congrès de Marseille, que ces combats soient sectoriels (l’énergie, les transports, l’éducation, la santé) ou spécifiques (les programmes scolaires, les indemnités, le salaires des fonctionnaires, le code de la Fonction publique,…). Le seul réel blocage qui existe donc et qu’il faut contribuer à détruire est le blocage idéologique, conduisant la population, en particulier les jeunes, à penser qu’en dehors du système actuel, rien n’est possible. Indépendamment des débats d’appareils nationaux, il est de notre responsabilité morale et politique, sur notre territoire du Nord- Charente et du département, de montrer que des alternatives existent, car ici, personne ne le fera à notre place. Il est possible de faire autrement, et de construire un autre avenir, mais rendre ces alternatives et cet espoir crédibles aux yeux de tous est un combat de tous les instants. Lutter de manière unitaire contre les régressions, se battre collectivement, comme avec les Lafarge, les Leroy-Somer, les sans- papiers,… pour faire respecter la loi et protéger les salariés, pour acquérir des droits nouveaux et faire partager des analyses et des propositions, sont des constantes, voir l’ADN de l’activité des militants du parti. Comme je l’ai déjà dit lors de la préparation de la Campagne des Régionales, durant laquelle nous avons contraint à l’unité des forces politiques qui partagent nos analyses, mais qui nous sont historiquement hostiles. Nous sommes les artisans de l’unité, nous sommes les garants, et elle ne vaut que si nous en sommes en même temps la base et le centre. Nous avons montré que le pire n’était jamais sûr, puisque nous avons réussi un arc unitaire inédit dans le département: (PCF,PG,ENS, PCF, Citoyens, PS) Mais là aussi nous sommes face à un blocage. Mélenchon qui s’est autoproclamé, « Homme de gauche Providentiel » hors système, d’une 5 combattre par ailleurs mais il n’est pas à une contradiction près, ferait mieux d’abandonner sa référence perpétuelle à Mitterrand, pour l’élaboration de son destin politique individuel, pour convoquer les grands esprits, pétris d’humilité, que nous avons soutenu durant ces 40 dernières années, Mandela, comme aujourd’hui encore Marwan Barghouti. ème ème République vieillissante, 5 République qu’il dit En effet, Mandela disait « Aucun de nous agissant seul ne peut atteindre le succès, c’est ensemble et dans l’unité que nous irons vers la victoire ». Pour l’instant nous sommes bloqués, bloqués par Marcelle Leduque, porte parole Charentaise de JLM2017, NON ÇA C’EST PLUTOT UN ATOUT !!! En revanche l’attitude du PG est un blocage, car il active des verrous, comme autant de préalables aux discussions de campagne législatives. De ce point de vue, l’attitude du PG qui vient d’annoncer qu’il aura des candidats dans chacune des circonscriptions dans chaque départements, est une stratégie aussi artificielle qu’électoraliste, qui met gravement en danger l’unité construite depuis plus d’un an, et qui risque de favoriser le PS, et en tout cas qui ne permettra pas d’empêcher la Droite de vouloir tenter de « cueillir à froid » de nombreuses circonscriptions, pourquoi pas en Charente d’ailleurs. Elisabeth Guimard Maire de St Mary et Coordinatrice du PG16 (Mai-JUIN-maintenant juillet…n’ose pas me le dire, mais nous fait lanterner, tant que nous n’avons pas fait allégeance à JLM2017 !) Nous devons dès maintenant nous mettre en ordre de marche, mais dans quelle configuration ? Si nous y allions que PCF, ce serait analysé comme un « rétrécissement », « une forme de repli », après l’unité créé aux départementales et aux régionales. Réactiver le FDG, difficile vu les blocages du PG ? Alors créer une nouvelle entité politique rassembleuse, comme un Front Populaire et Citoyen, 80 ans après ? Pourquoi pas ! Les conditions l’exigent. Cela à d’ailleurs été l’un des thèmes de discussion du dernier Comité Départemental Fédéral de jeudi. En marge certains camarades ‘Alain/ Serge/Michel… m’ont sollicité pour porter électoralement cette dynamique. Mes camarades, je reste bien sûr disponible pour poursuivre le travail engagé. Car nous nous relevons peu à peu de notre déconvenue, de notre déception après la campagne aussi collective qu’exemplaire des Régionale, durant laquelle nous avons fait bouger beaucoup de lignes. Mais à partir des attentats du 13 novembre, les vents contraires nous ont balayés sans que nous ayons le temps de les arrêter. A ce propos, et parce que nous ne nous sommes pas beaucoup revus depuis cet hiver, je voulais remercier les très nombreux camarades, militants du Parti, d’associations ou d’ailleurs pour les très nombreux messages de soutien, d’encouragement à poursuivre et les témoignages de confiance, qui me sont allé droit au cœur. Comme le disait Mandela, « Je ne perds jamais, parfois je gagne, sinon j’apprends » Continuons ensemble, sur le Nord-Charente, le pays de Cabanais, de Pays de Tardoire » à apprendre aux contacts de gens, à leur apprendre Pays de Tardoire » à apprendre aux contacts de gens, à leur apprendre le refus de la résignation, pour progresser et gagner ! Merci à vous les camarades !"
Un peu plus tard, nous avons survolé quelques sujets d'actualité, et notamment le cas Mélenchon. Véronique nous a montré une légitime inquiétude à ce sujet, revenant sur ce candidat auto-proclamé. Elle craint des dispersions.
Rémy tint à saluer la leçon de démocratie donnée par les Anglais sur le Brexit. Il posa ensuite cette question concernant la loi El Khomri : « Quels sont réellement les points positifs pour le monde ouvrier ? Personnellement, il n'en vit aucun, comme le reste de l'assemblée d'ailleurs !
Nous eûmes droit ensuite à une belle intervention de Patrick. De sa voix cassée, il sut néanmoins développer une analyse fine des postures de Jean-Luc Mélenchon. Il nous expliqua notamment que celui-ci comptait sur les frondeurs pour un ralliement à sa cause. Invité d'honneur dans la dernière émission « Des paroles et des Actes », il ne brilla pas par ses habituelles « tirades »...
Patrick insista sur le fait que notre parti devait s'engager rapidement à l'assaut de l'élection présidentielle. Pour lui, nous devrions nous positionner clairement avant le mois d'octobre.
Enfin, il rappela que nous nous étions déjà fait rouler dans la farine par le PS, puis le Front de Gauche, qu'il allait falloir être plus vigilants sur cette élection... Il tint à ce que nous n'oubliâmes pas que les Frondeurs allaient rester attachés, même en pointillés au PS.
Il est nécessaire, affirma-t-il, que le PCF se démarque, se positionne, s'explique...
Le capitalisme n'est pas mort et a encore (hélas!) de belles années devant lui...
Marcel fit un rappel sur ce que sont les charges sociales, en appuyant bien sur leur origine, leur rôle, leur légitimité. Patrick n'oublia pas de préciser que le travail était générateur de richesses, donc le terme « charge » était inapproprié. Jacky étoffa ce sujet en donnant l'exemple du Service Civique destiné aux jeunes, contrat de travail n'incluant aucune cotisation Retraite et Chômage.
Pour terminer, l'assemblée reconnut, à l'unanimité que Christophe Mauvillain était le candidat naturel pour les prochaines Législatives. Notre section proposa sa candidature.
Enfin, les dates de nos prochains rendez-vous clôturèrent cette réunion, et en particulier celle lançant notre campagne des Législatives (11 juillet).
Nous fîmes également le point sur les volontaires chargés de se rendre chez les gens, en vue de remplir le questionnaire sur la Consultation citoyenne.
Une ratatouille-maison, parfaitement préparée par les maîtres des lieux, récompensa notre travail et nos échanges...
Jacky Wallart